La police a perdu plusieurs dossiers non résolus

Un grand nombre de dossiers policiers non résolus ont été égarés au cours des dernières décennies, ce qui enrage les proches des personnes décédées ou disparues.

L'enfant de 18 mois de Liliane Cyr est portée disparue depuis le 15 août 1978 dans la région de Montréal. La maman est outrée que les policiers aient égaré une partie du dossier d'enquête de sa fille. Et c'est loin d'être le seul.

« Ça m'a enragée et je me suis demandé s'ils n'avaient pas commis d'autres erreurs », s'insurge-t-elle.

La petite Yohanna est disparue dans des circonstances obscures quand elle était avec son conjoint de l'époque. L'homme n'a jamais été accusé malgré plusieurs contradictions dans ses explications.

En 1994, la femme, qui a maintenant 62 ans, a téléphoné à un poste de police du quartier de Saint-Laurent pour savoir s'il y avait du nouveau dans les recherches.

Le policier l'a informée que le dossier de sa fille n'existait plus depuis deux ans.

« On m'a dit que la seule façon qu'il a pu avoir été fermé était qu'une personne se soit fait passer pour moi en les informant qu'elle avait retrouvé ma fille », raconte-t-elle.

En 2002, les services de police ont finalement trouvé le dossier, mais des pièces étaient manquantes, comme des photos de l'enfant ainsi que sa barboteuse.

« Comme cette affaire remonte à plus de 40 ans, il est difficile de savoir avec certitude ce qui a pu se produire », a fait savoir par courriel le service des communications de la police de Montréal.

D'autres cas

Des dossiers entiers ou des parties de ceux-ci des années 1960, 1970 et 1980 ont été perdus à travers les corps policiers du Québec. Aucun de ces services n'a été capable de dire leur nombre.

La disparition de Diane Carrier, dont on est sans nouvelles depuis 1963, à Québec, fait également partie de ces « chemises » qui ont été égarées au fil des ans.

« C'est frustrant, car je ne sais pas depuis combien de temps le dossier a été perdu. Elle a peut-être essayé d'entrer en contact avec les policiers pendant ces années. On ne le saura jamais », déplore son frère, Adolphe Carrier.

Graves conséquences

« On ne parle plus d'un cas isolé avec ces trois dossiers. Il faut s'attendre à ce qu'il y en ait d'autres », estime Stéphane Luce, président de Meurtres et disparitions irrésolus du Québec.

M. Luce a perdu sa mère de manière terrible en 1981 alors qu'elle a été battue à mort. Le crime n'a toujours pas été résolu.

« Perdre un dossier ou des pièces à conviction peut avoir des répercussions très graves sur l'échec d'une enquête », soutient-il.

Les empreintes qui ont été trouvées sur l'arme du crime ainsi qu'un cheveu qui devait possiblement appartenir à l'assassin ont été perdus par les policiers au cours des dernières années.

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