Arrestation musclée dans le métro de Montréal: la STM se défend

Malgré l'émoi causé sur les réseaux sociaux par la diffusion d'une arrestation musclée dans le métro, la STM justifie l'usage de la force de ses agents par le fait qu'ils auraient été mordus au sang.

Les inspecteurs ont interpellé samedi une femme qui aurait passé les tourniquets sans payer, selon la Société de transport de Montréal (STM).

Après plusieurs minutes de discussion, elle aurait refusé de s'identifier et de collaborer pour ensuite prendre la fuite. La scène qui a suivi a été diffusée sur les réseaux sociaux par des passants et a soulevé l'ire de nombreux internautes.

On aperçoit plusieurs agents, dont deux qui luttent avec la passagère pour la clouer au sol. L'un d'entre eux la frappe à répétition. Des citoyens ont tenté de la défendre, notamment en retirant un inspecteur de la mêlée.

«Durant l'intervention, la personne mordra à plusieurs reprises les inspecteurs, causant des blessures qui ont requis des soins d'urgence», rapporte le porte-parole Philippe Déry.

Le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM), qui est venu en soutien, portera des accusations de voies de fait causant des lésions corporelles. La division des communications a refusé de commenter puisque l'affaire est désormais judiciarisée.

Force

La STM a ouvert une enquête interne pour analyser plus en profondeur l'événement. Pour l'heure, elle se défend d'avoir fait usage de la force, assurant que de façon générale, «une approche favorisant la désescalade est favorisée».

«Nos inspecteurs appliquent le modèle en vigueur dans la majorité des corps policiers au Canada, qui stipule que la force appliquée doit être proportionnelle au degré de résistance et d'agressivité de la personne», souligne M. Déry.

L'ancien membre de longue date du conseil d'administration de la STM et doyen des élus municipaux de Montréal Marvin Rotrand s'inquiète de voir un tel événement impliquant une personne racisée.

«Le sentiment des clients provenant des minorités visibles est qu'ils sont traités de façon différente. La STM doit s'y attaquer rapidement», dit M. Rotrand, conseiller de Snowdon.

Dès juillet, 160 inspecteurs pourront avoir un statut de «constable spécial», ce qui leur accordera davantage de pouvoirs. Ils pourront arrêter une personne ayant commis un acte criminel ou intervenir auprès d'une personne soupçonnée de harcèlement.

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