COP15 : une manifestation anticapitaliste se bute à l’intimidation policière

Répondant à l’appel de la Coalition anticapitaliste et écologiste contre la COP15, des manifestant·es s’étaient donné rendez-vous à Montréal mercredi matin pour dénoncer la Conférence de l’ONU sur la biodiversité (COP15), vue comme un « subterfuge pour maintenir le statu quo ».

Après un discours soulignant l’impossibilité de protéger la biodiversité tout en maintenant le capitalisme, environ 80 manifestant·es ont pris la rue avant l’aube pour faire entendre leur voix. Ils et elles ont fait quelques fois le tour du Palais des congrès, où se tiennent les négociations de la COP15, sous la pluie et le regard d’une lourde escorte policière.

L’événement avait été annoncé sous le nom d’« À l’assaut du palais », mais l’intense dispositif policier n’a pas permis aux contestataires d’entrer sur le site de la conférence.

La manifestation a tout de même attiré l’attention de plusieurs participant·es. Plusieurs d’entre eux, reconnaissables à leur passe d’accès, arrêtaient les passants pour s’informer de ce qui se passait. D’autres se massaient dans les vitres colorées du Palais pour capturer le moment avec leur cellulaire.

Le contingent, où plusieurs affichaient des drapeaux noirs, était peu enclin à parler aux médias. Selon les quelques commentaires anonymes recueillis par Pivot, les manifestant·es étaient surtout motivé·es par leur désir de dénoncer la conférence internationale envers laquelle ils et elles entretiennent peu d’espoir.

Ils et elles dénonçaient principalement la réunion comme une « grande opération d’écoblanchiment pour donner bonne conscience aux bourgeois qui détruisent la nature » et une façon « de s’assurer que le capitalisme continue son travail de destruction en toute impunité ».
Une ambiance festive

Après deux heures de marche, le groupe a serpenté dans les rues de la métropole pour rejoindre le cégep du Vieux Montréal, où les attendait un ravitaillement en café et viennoiseries. Leurs rangs agrandis par plusieurs dizaines de cégépien·nes, le cortège est ensuite reparti vers le Palais des congrès dans la bonne humeur en entonnant des slogans.

Après trois autres heures de marche – entrecoupées par un arrêt devant l’UQAM, où une cantine mobile improvisée les attendait avec des bols de chili végétalien –, les manifestant·es ont changé leur stratégie.

La manifestation a commencé à faire des arrêts, d’abord devant une succursale de la Banque royale du Canada (RBC), où elle a dénoncé les pratiques de la banque. Les manifestant·es ont entonné en chœur « RBC détruit la terre, guerre à RBC! ».

La manifestation s’est ensuite installée devant l’entrée des dignitaires internationaux pour la COP15.
Les policiers gâchent la fête

Le changement d’attitude semble avoir rendu nerveux les policiers sur place, qui ont rapidement entouré la manifestation. L’escouade déployée était casquée et armée de lance-projectiles de dispersion, de bâtons et d’armes de service.

Malgré la manœuvre, les manifestant·es ont continué leur chemin en narguant les policiers, chantant des slogans dirigés à leur endroit, allant de « no police on stolen land (pas de police sur des terres volées) » à « si la police nous suit, c’est parce qu’elle nous appuie ».

La manifestation a continué son chemin alors que certain·es participant·es ont commencé à partir tranquillement.

Puis, les policiers, alors deux fois plus nombreux que les manifestant·es restant·es, ont commencé à les empêcher d’emprunter certaines rues. Ils les ont ensuite canalisé·es vers le pavillon Judith-Jasmin de l’UQAM, où les dernier·es manifestant·es se sont dispersé·es en se donnant rendez-vous vendredi après-midi pour récidiver.

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