Arrestation et accusation d'Alex Therrien - Le «sandwich aux excréments» à l'origine de l'enquête

Des excréments humains trouvés dans le sandwich d'un agent du Service de police de Sherbrooke sont à l'origine de l'enquête qui a conduit à l'arrestation et la mise en accusation d'Alex Therrien.

Le policier de 37 ans fait face à huit chefs d'accusation, des accusations d'abus de confiance relativement à son travail de policier en utilisant le Centre de renseignements policiers du Québec afin de transmettre de l'information à un tiers non autorisé, d'avoir obtenu frauduleusement les services d'un ordinateur et d'entrave à la justice en faisant disparaître ou détruisant un constat d'infraction.

C'est dans le cadre d'une enquête interne pour contrer l'intimidation à l'endroit de deux patrouilleurs qu'ont été découvertes les activités louches auxquelles se livrait Alex Therrien et les liens étroits qu'il entretenait avec des membres d'un groupe criminel.

En juillet 2012, deux patrouilleurs ont accordé un passe-droit à un collègue intercepté pour un grand excès de vitesse à motocyclette.

L'incident rapporté à la direction, les patrouilleurs ont été obligés par la suite d'émettre un constat d'infraction.

Les deux agents ont par la suite été victimes de harcèlement de la part de certains policiers du service. L'un d'entre-eux a découvert, un midi d'octobre dernier, que des excréments humains ont été placés dans son sandwich, laissé dans le réfrigérateur de la cafétéria du poste de police.

Soupçonnant une dizaine d'agents, les enquêteurs ont obtenu des mandats pour avoir accès aux messages textes de ceux qu'ils croient reliés à cette affaire.

En épluchant les messages électroniques de policiers, les enquêteurs se sont aperçus qu'Alex Therrien s'approvisionnait en stéroïdes d'un fournisseur relié aux Hells Angels.

Ce sont les nombreux échanges interceptés entre lui et son fournisseur, qui exerce le métier de tatoueur, qui ont conduit à l'arrestation du policier de 37 ans en mars dernier.
Des extraits de la preuve déposée au dossier

Selon les motifs au soutien du mandat d'arrestation émis contre Alex Therrien, l'enquêteur aux normes professionnelles du Service de police de Sherbrooke, Mario Lebrun, a remarqué que ce dernier s'achetait des stéroïdes anabolisants aux deux semaines.

«Les nombreuses photos sur le compte Facebook d'Alex Therrien sont d'ailleurs très indicatives d'une croissance anormale et rapide de ses muscles et son apparence physique», en conclut le lieutenant Éric Emard Gracia de l'Escouade contre le crime organisé de la Sûreté du Québec.

«Hey bro. J'ai ton Cialis. T'as deux Turibanole. Si ça te dérange pas trop, j't'en prendrai un et te le redonnerai la semaine prochaine.» (fournisseur)

«J'ai tout reçu big, 110 Cialis, 80 Prop et 40 billets total 230 bro.» (fournisseur)

«Ok, merci bro.» (Alex (Therrien)

«Brozn si ye pas trop tard, cialis, proprionate stp» (Alex Therrien)

«Sem prochaine» (fournisseur)

«Mon chum contrôle rien, c'est le lab tant que c'est back order, j'peux rien faire bro !» (fournisseur)

Ces extraits ne sont que quelques-uns des centaines de messages texte que se sont échangés entre juillet et décembre dernier Alex Therrien et un tatoueur dont on taira le nom, mais qui entretiendrait des liens avec des membres d'un groupe criminel.

Ce tatoueur aurait servi de fournisseur de stéroïdes anabolisants au policier de 37 ans.

La présumée taupe du SPS lui aurait même fourni de l'information confidentielle comme en font foi ces messages échangés en septembre dernier:

«Hey bron tu pourrait tu m'trouver l'adresse de ... Un petit criss de Sherbrooke qui a des dossiers de fraude.» (fournisseur)

«Oui mais chu en congé pour quatre jours, je retravaille juste lundi» (Alex Therrien)

«Merci y chauffe un Subaru noir» (fournisseur)

«Ok j'check ça» (Alex Therrien)

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