Arrestation injustifiée de 18 personnes suite à la manifestation contre le Sommet des matières premières à Lausanne le 31 mars 2014.

Neuchâtel, mercredi 2 avril 2014 - Communiqué de presse

Arrestation injustifiée de 18 personnes suite à la manifestation contre le Sommet des matières premières à Lausanne le 31 mars 2014.

Suite à la manifestation légale du lundi 31 mars 2014, près d'une vingtaine d'étudiants qui remontaient calmement en direction de la gare aux alentours des 21h ont été violemment interpellés par les forces de l'ordre, plaqués au sol et molestés pour certains puis tous menottés et emmenés au poste où après avoir été exhortés à donner leurs empreintes digitales et leurs détails personnels, ils furent relaxés un à un après minuit, sans autre forme de procès.

Dans le cadre de la manifestation contre le Sommet mondial des Matières Premières qui se tenait à Lausanne du 31 mars au 2 avril 2014, un demi-millier de personnes ont manifesté pacifiquement, encadrées par la police ainsi que par des « peace keeper » volontaires, internes à la manifestation qui se chargeaient de conserver le calme et l'harmonie au sein du groupe.

Devant le Beau-Rivage Palace, situé au bord du lac, les manifestants sont restés jusqu'à 21h, à diffuser des messages de protestation (musique, banderoles, sifflets et slogans) afin d'exprimer leur désaccord et leur indignation. Certains policiers ont alors fait usage de gaz lacrymogène de manière complétement abusive sur les manifestants (sur des personnes âgées et des « peace keeper »).

Il était près de 21h15 quand 18 d'entre eux, pour la plupart étudiants, se sont fait violemment interpeller à l'avenue d'Ouchy par les forces de l'ordre alors qu'ils remontaient vers la gare afin de prendre le train. Certains manifestants venant de la même ville, ayant croisé des connaissances, ou désirant se sustenter, s'étaient arrêtés à près de 500 mètres du lieu de la manifestation afin d'acheter de quoi s'alimenter.

Les policiers ont rabattu puis stoppé de force la plupart des piétons qui cheminaient, avant de les fouiller et de procéder à des contrôles d'identité. Certains des interpellés n'avaient rien à avoir avec la manifestation, qui s'était déjà dissoute à 21h, comme il l'avaient exigé.

18 personnes, majoritairement des étudiants, dont 1 « peace keeper », ont été menottées et emmenées de force au poste de police, parquées dans les cages exigües des fourgons policiers tels des criminels.
Une démonstration de force disproportionnée, dont le mot d'ordre est : « absurdité ». Arrivés au poste, les jeunes gens furent pris en photo, sommés de donner leurs empreintes digitales puis retenus environ 3h de temps, avant d'être relaxés sans autre forme de procès.

La plupart étaient des étudiants (NE, FR) qui avaient clairement stipulé que leur dernier train était avant minuit, et qu'ensuite ils n'avaient nulle part où aller pour la nuit.
La police a les a libérés un par un, APRES minuit, à proximité de la Riponne, un quartier lausannois réputé pour son manque de sécurité nocturne. La police a sommé les jeunes gens de marcher SEULS, sans attendre leurs connaissances, et leur a interdit d'évoluer en groupe sous peine de sanction.

Etrangers à la ville, déboussolés, encore mouillés et sous le choc de tant de violence injustifiée de la part des forces de l'ordre, ils auraient pu être victimes de graves ennuis si un collectif local ne les avait pas, heureusement et vaillamment, accueillis en lieu sûr pour la nuit.

Quel type de sécurité policière possédons-nous pour que de tels abus puissent se produire ?
A ce jour, les victimes de ces abus de pouvoir attendent de pied ferme l'amende qui leur sera envoyée, afin d'y faire opposition.

A. Rickard-Poncini

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