La manifestation non-mixte qui avait commencé dans le calme au centre-ville de Montréal, mardi soir, s'est soldée par des arrestations et l'utilisation de gaz irritant, avant d'être rapidement dispersée.
Les policiers ont dispersé les manifestantes, environ une heure après le début de la manifestation, parce qu'un groupe aurait chargé les policiers, selon le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM).
«Des gaz irritants ont été utilisés pour rétablir le calme et il y a eu des arrestations», a expliqué Jean-Bruno Latour, porte-parole du SPVM, sans toutefois pouvoir préciser vers 22h30 combien d'arrestations avaient eu lieu et pourquoi.
(Crédit photo: Agence QMI)
Près de 300 femmes et transgenres ont toutefois marché côte à côte de façon pacifique jusqu'à cet incident.
La manifestation avait pour but de dénoncer «l'austérité patriarcale» et «les mesures gouvernementales sexistes, transphobes, homophobes, colonialistes et racistes, la culture du viol et nos oppressions quotidiennes», peut-on lire sur la page de l'événement organisé par le collectif féministe Hyènes en jupons. Les femmes transgenres étaient aussi invitées à participer à la marche.
Les marcheuses se sont rassemblées à la place Norman-Bethune vers 21h, avant de sillonner les rues du centre-ville. Entourés de nombreux policiers, les femmes et transgenres scandaient «police sexiste, résistance féministe» ou «crions plus fort, sinon les femmes on nous ignore».
(Crédit photo: Agence QMI)
Lorsque les policiers ont utilisé des gaz irritants au coin des rues Simpson et Sherbrooke, plusieurs personnes ont rapidement quitté le peloton. Vers 22h45, le calme était revenu et la manifestation avait pris fin.
Une personne a reçu une contravention pour refus d'obtempérer aux ordres d'un agent de la paix.
Manifestation sans homme, pourquoi?
Les organisatrices ont indiqué sur Facebook qu'elles ont choisi d'organiser une manifestation entre femmes «parce que de nombreuses féministes préfèrent se regrouper en non-mixité». Selon le collectif, «il y a des hommes qui ne comprennent pas leur rôle d'allié», lors de certains événements féministes mixtes.
Dans une lettre publique publiée sur le blogue Hyènes en jupons, le collectif souligne que la non-mixité consiste en des espaces de réflexion et d'action nécessaire pour vraiment donner la parole aux femmes. «C'est en faisant nos propres choix que nous reprendrons contrôle sur nos luttes», expliquent-elles.
Les organisatrices ont signifié que les commentaires qui remettent en question la non-mixité ne seraient pas tolérés et ont désactivé les publications sur le mur de l'événement «pour éviter de nous faire perdre du temps et de l'énergie».
