Mort après avoir reçu une décharge de Taser

Une opération policière a tourné au drame, lundi soir à Montréal. Un homme dans la cinquantaine est mort après que les agents du Service de police de la ville de Montréal ont essayé de le maîtriser à l'aide d'un pistolet Taser.

Les policiers répondaient à un appel de routine au sujet d'une femme qui avait pris une surdose de drogue dans une maison de chambre de la rue Saint-André, près de la rue Ontario, lorsqu'un résidant, vraisemblablement intoxiqué, a violemment frappé un des agents. Celui-ci aurait eu plusieurs dents cassées.

Selon nos informations, les policiers ont alors tenté plusieurs méthodes pour maîtriser leur assaillant, qui résistait avec énormément d'énergie. Ils auraient utilisé en vain du poivre de Cayenne, puis leur bâton télescopique avant de faire feu avec un pistolet à impulsion électrique.

Ils sont alors parvenus à menotter l'individu, qui aurait alors cessé de respirer. À l'arrivée des ambulanciers paramédicaux, il était dans un état critique. L'homme, dont l'identité n'a pas été révélée, a été transporté d'urgence à l'hôpital, où il est mort en soirée.

Quatre policiers du SPVM ont pour leur part été transportés à l'hôpital pour des blessures mineures subies alors qu'ils tentaient de controller l'homme.

Enquête confiée à la SQ

Comme c'est généralement le cas dans des situations semblables, le ministère de la Sécurité publique a décidé de confier l'enquête à la Sûreté du Québec.

Les enquêteurs de la section des crimes contre la personne de la SQ étaient sur les lieux lundi soir afin d'interroger les témoins. Les agents impliqués seront aussi rencontrés.

Le drame ramène à l'avant-scène le débat sur l'usage du pistolet électrique par les forces de l'ordre.

En octobre, un homme de 39 ans est mort à Edmonton après qu'un policier eut utilisé cette arme pour mettre fin à une altercation entre lui et une femme.

Puis en juillet, un jury à l'enquête du coroner en chef de l'Ontario a conclu que l'utilisation par les policiers d'un pistolet à impulsions électriques avait joué un rôle dans la mort accidentelle d'un Ontarien schizophrène de 27 ans, Aron Firman, mort en 2010 à la suite d'une dispute avec des agents à Collingwood.

Le coroner qui présidait l'enquête, William Lucas, avait reconnu que le décès «était controversé, particulièrement en ce qui [avait] trait à sa cause et à la manière dont il [s'était] produit». Ce ne sont là que des exemples parmi plusieurs incidents survenus au cours des dernières années au Canada et qui ont valu de nombreux appels à la prudence de la part de familles, d'organismes et d'opposants à l'utilisation du pistolet Taser.

En 2007, à la suite d'un autre décès, également survenu à Montréal, Amnesty International Canada avait notamment réitéré son appel à un moratoire sur l'utilisation du Taser. «Nous demandons un moratoire depuis 2001 et que les protocoles d'utilisation du Taser soient beaucoup plus sévères», avait alors déclaré la porte-parole de l'organisme, Anne Sainte-Marie.

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