Pas de prison pour des fumigènes dans le métro

MONTRÉAL – Un étudiant s’en est sorti avec des travaux communautaires pour avoir paralysé le métro de Montréal à deux reprises, pendant la grève étudiante.

«C’est excessivement clément», a convenu la juge Lori Renée Weitzman en condamnant Sherif Awad, 30 ans, la semaine dernière au palais de justice de Montréal.

En lançant des engins fumigènes aux stations Lionel-Groulx et Henri-Bourassa, le 25 avril 2012, l’étudiant de l’UQAM avait causé toute une panique. Les services d’urgence avaient été déployés et les stations avaient été évacuées. En tout, les arrêts de service avaient duré 54 minutes et la STM a évalué les dommages à 43 200 $.

«C’est un geste qui affecte la possibilité qu’ont les citoyens de prendre paisiblement le métro», a déploré la magistrate.

Clémence

La Couronne et la défense s’étaient mises d’accord pour qu’Awad évite la prison pour ses deux méfaits.

«On ne sous-estime pas qu’une ville a été paralysée par ces agissements, a assuré Me Marie-Josée Richard de la poursuite. Mais le coût est assumé par les usagers principalement, qui doivent trouver des alternatives.»

«Les gens n’ont pas perdu confiance dans le réseau, il n’y a pas eu de baisse d’achalandage», a renchéri Me Francesca Cancino Ramos de la défense, en citant une étude de la STM.

La juge a estimé que la suggestion des parties était clémente, mais pas déraisonnable. Elle a donc accepté de condamner Awad à 240 heures de travaux communautaires.

Regrets

Awad, a également présenté ses excuses à la dernière audience.

«Honnêtement, j’essayais d’attirer les médias, a-t-il dit à la cour. Je pensais que c’était légitime. Par la suite, j’ai compris que j’étais dans le tort. Les actes criminels attirent peut-être l’attention, mais pas de la bonne façon.»

Et en se faisant interdire de prendre le métro pendant les procédures, Awad a réalisé la gravité de ses gestes.

«Il a vu c’est quoi d’être privé de ces services essentiels», a assuré Me Cancino.

Quatre autres étudiants avaient été arrêtés pour des gestes similaires. Leur dossier n’est toujours pas réglé, et ils seront de retour en cour vendredi pour la suite des procédures.