Plaqué par un policier, sa tête défonce une vitre

Il a fallu 12 points de suture pour recoudre la paupière et la jambe ensanglantées d’un étudiant qui, parce qu’un policier l’aurait plaqué, a fait éclater la vitre arrière d’une fourgonnette, jeudi, durant la manifestation nationale contre l’austérité.

«C’est un acte violent qui mérite d’être dénoncé», insiste Nicolas Bourgois, un étudiant en science politique de l’Université de Montréal.

L’homme de 22 ans compte intenter une poursuite contre le policier responsable de cette intervention qu’il qualifie de «brutale».

Comme plusieurs milliers de personnes, Nicolas Bourgois et son copain Jean-Louis Favron ont marché dans les rues de Montréal jeudi pour dénoncer les mesures d’austérité du gouvernement de Philippe Couillard.

«On manifestait aux côtés de groupes communautaires et de syndicats. C’était pacifique», soutient-il.

Vers 15 h 30, le couple se trouvait au coin de la rue Beaudry et du boulevard De Maisonneuve lorsque l’escouade antiémeute a chargé pour disperser un premier groupe de manifestants. Les deux étudiants se sont alors retrouvés malgré eux au premier rang du cortège.

«Les gens couraient, mais nous, on était coincés entre la mini-van et le trottoir», raconte M. Bourgois.

Plaqué par l’arrière
Nicolas Bourgois était au coin de la rue Beaudry et du boulevard De Maisonneuve lorsqu’un policier l’aurait poussé contre la vitre arrière d'une fourgonnette, la faisant voler en éclats, jeudi, lors de la manifestation nationale contre l'austérité.
photo courtoisie

C’est à ce moment que le militant étudiant aurait été plaqué par l’arrière par un policier. «Ma tête est carrément passée au travers de la vitre arrière du véhicule. J’étais tellement sonné que je suis tombé par terre», relate M. Bourgois, encore secoué par cette intervention policière.

Selon le manifestant, le policier ne s’est pas arrêté là et lui a donné des coups de matraque «et au moins un coup de pied», insiste-t-il.

Comme il avait le visage et la jambe en sang, des gens dans la foule lui ont prodigué les premiers soins. Mais il a dû se rendre à l’hôpital pour recevoir 12 points de suture, 3 sur sa jambe et les 9 autres pour recoudre sa tempe et sa paupière gauches.

Poursuite

Le jeune homme tente maintenant d’amasser des preuves afin de déposer une plainte en déontologie policière et d’intenter une poursuite au civil.

«Je ne suis pas un militant radical. Mon dossier judiciaire est blanc comme neige et je n’ai jamais reçu de constat d’infraction», se défend Nicolas Bourgois, qui a pris part au printemps érable de 2012.

La police de Montréal disait aujourd'hui ne pas avoir été informée de cet incident.

On rapportait un seul véhicule «vandalisé» lors de la manifestation de jeudi, mais il s’agit d’une Volvo sur laquelle un manifestant aurait laissé un graffiti «anarchiste».

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