Saccage à l'hôtel de ville de Montréal Rapport d'enquête publié, huit policiers sanctionnés

Plus de trois mois après le saccage de l'hôtel de ville de Montréal, le rapport d'enquête du Service de police est maintenant rendu public.

Huit policiers ont été sanctionnés, et le chef Marc Parent précise que l'enquête disciplinaire s'arrête là. Marc Parent a remis le rapport mercredi matin à la Commission sur la sécurité publique. Des huit policiers sanctionnés, on dénombre quatre cadres et quatre agents.
La mauvaise évaluation des risques du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) a mené au saccage de l'hôtel de ville le 18 août dernier, alors que seulement deux policiers assuraient la garde à l'intérieur du bâtiment.

C'est ce qui ressort du rapport d'enquête.

Les centaines de manifestants qui se sont présentés à l'hôtel de ville avaient le champ libre. Le peu de présence policière leur a laissé le temps de pénétrer massivement dans le bâtiment avant que les autorités puissent intervenir.

Ce rapport a conclu qu'un renfort immédiat aurait été nécessaire pour éviter le saccage, toutefois cette aide n'est pas arrivée à temps.

Selon le rapport, les événements se sont produits sur une période de 90 minutes, mais c'est entre 18 h 41 et 19 h 04 que la situation a complètement dégénéré.

Risque faible

Selon le rapport, les cols bleus de Montréal avaient fait parvenir un avis de leur manifestation dès le 13 août.

Dans le document de 24 pages, on apprend, qu'à la lumière des informations reçues les journées précédant le saccage, «il était considéré que cette manifestation représentait un risque faible».

La journée même de la manifestation, le SPVM a reçu de nouvelles informations qui l'ont poussé à réévaluer la situation puisque les employés cols blancs avaient été invités à participer à cette manifestation «monstre».

Le SPVM a également été averti que des pompiers comptaient participer au rassemblement et «se faire entendre», mais ce n'est que vers 18 h que l'ensemble du corps policier a été mis au courant.

Dans son rapport, le SPVM convient que cette déficience dans la communication a eu des effets sur l'intervention policière. «Il y a eu de la confusion quant au sérieux de la situation», a constaté le SPVM.

«Erreur de parcours»

Le directeur du SPVM, Marc Parent, assure que le rapport n'aura pas d'effet de surprise. Il a rappelé que les policiers et cadres fautifs ont été rencontrés et sanctionnés.

«On leur réitère notre confiance, on appelle ça une erreur de parcours. Je suis convaincu qu'il y a des leçons apprises de leur part, et nous on continue de regarder à l'avant», a dit M. Parent.

M. Parent a expliqué que le rapport d'enquête visait à mettre en lumière les manquements de ses troupes et non d'établir un lien de complicité entre les policiers et les manifestants.

Le rapport n'a pas encore été commenté par le cabinet du maire de Montréal, Denis Coderre.
Anie Samson, présidente de la Commission de la sécurité publique, a confirmé que le rapport fera l'objet de discussion le 8 décembre prochain. Exceptionnellement, la séance sera publique et webdiffusée puisque les travaux de cette commission se font normalement à huis clos.

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