Le COBP demande la tenue d’une enquête sur la répression policière lors du G20 à Toronto

Montréal, le 19 juillet 2010,

Le COBP demande la tenue d’une enquête sur la répression policière lors du G20 à Toronto Le Collectif Opposé à la Brutalité Policière (COBP) joint sa voix aux nombreux autres groupes, associations et collectifs pour dénoncer les pratiques policières dignes d’un état policier qui ont marqué la dernière rencontre du G20 à Toronto.

Le COBP se déclare également solidaire avec toutes les personnes arrêtées ou brutalisées, et leurs proches. Selon Sophie Sénécal porte parole du collectif « Les arrestations arbitraires, le profilage, le harcèlement, la brutalité physique et psychologique ainsi que les conditions scandaleuses de détention méritent d’être sévèrement réprimandés ». Elle dénonce également « l’inaction des soi-disant « représentants » du peuple qui ont jusqu’à maintenant fermé les yeux sur les exactions des forces de l’ordre; pire, qui ont félicité les policiers pour leur bon travail! » Le COBP espère que des poursuites seront intentées contre le Service de police de la Ville de Toronto, ainsi qu’envers tous les autres organismes publics ou privés ayant participé à cette mascarade liberticide et antidémocratique. Le COBP réclame la tenue d’une enquête indépendante sur les agissements des forces de l’ordre lors du G20. Le COBP demande également que le chef de police de Toronto William Sterling "Bill" Blair soit démis de ses fonctions pour avoir outrageusement menti à la population et avoir ordonné, camouflé ou ignoré les actes répréhensibles de ses policiers.

Le COBP tient à rappeler que les manifestations dénonçant le Sommet du G20 étaient légitimes, considérant que cette réunion accueillait l’élite politique, économique et militaire d’un système injuste, inégalitaire, raciste et sexiste. Si cette élite était légitime et bienveillante, elle n’aurait pas besoin de mobiliser un tel dispositif répressif, policier et militaire. La crise de légitimité qui frappe cette élite s’exprime précisément dans les grands rassemblements populaires qui depuis plus de dix ans contestent tous ses Sommets, et la mobilisation des forces policières nécessaire pour protéger cette élite qui doit se fortifier pour tenir ses rencontres. Le COBP constate que depuis plusieurs années maintenant, les citoyennes et citoyens du Canada ont vu plusieurs de leurs droits bafoués depuis que les services policiers ont adopté diverses stratégies visant à criminaliser le militantisme pour faire taire la contestation. Les interventions policières qui ont marqué le G20 à Toronto sont non seulement une démonstration de cette volonté répressive, mais elles constituent aussi une preuve flagrante du manque de transparence et de la malhonnêteté des services policiers, de plusieurs élus et de certains médias. Ces événements amènent le COBP à déplorer une culture de valorisation de la répression au sein du Service de Police de la Ville de Montréal.

En effet, on ne peut qu’être choqué et inquiet d’apprendre que certains membres du SPVM ont décidé de troquer quelques jours de vacances pour brandir leur matraque à Toronto, lors du G20. Ayant préféré participer à un service d’ordre brutal et répressif, plutôt qu’à une journée en famille ou même à une partie de pêche, il est légitime de se demander si la répression est une activité de plaisance pour ces policiers. Le COBP, qui œuvre au quotidien pour dénoncer les abus policiers, tient enfin à rappeler que la répression arbitraire est le lot d’une grande partie de la population, pour qui la notion même d’«État de droit» apparaît pour ce qu’elle est : un mythe. De jour comme de nuit, des individus sont appréhendés sans raison, fouillés illégalement, brutalisés, emprisonnés et se retrouvent face à un système juridique où ils sont sans ressource et sans voix. Des vies sont brisées, des relations familiales et intimes chamboulées, simplement parce qu’une personne n’a pas la « bonne » couleur de peau, parce qu’elle est pauvre et sans éducation, parce qu’elle fait le commerce de son sexe.

N’oublions pas que les forces policières sont marquées par un esprit fortement raciste et sexiste; n’oublions pas que la violence policière a fait plus d’une cinquantaine de morts à Montréal, depuis 1972. En solidarité avec toutes les personnes arrêtées à Toronto, lors du Sommet du G20 : —Nous exigeons la tenue d’une enquête indépendante au sujet de la répression policière lors du G20 à Toronto; —Nous exigeons que le SPVM rende publiques les informations concernant ses agents qui ont participé à la répression à Toronto (leur nombre, leurs affectations, leurs salaires, à qui ils répondaient en termes de chaîne de commandement, etc.); —Nous exigeons l’abandon de toutes les poursuites judiciaires contre les 1105 personnes arrêtées dans le cadre de manifestations légitimes; —Nous exigeons la fin de la criminalisation de la contestation; —Nous exigeons que les policiers et les politiciens responsables des abus policiers soient démis de leurs fonctions, et répondent de leurs crimes devant un juge.

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Corp policier (SPVM, SQ, GRC, agent de la STM, etc): 

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