Mort de Pierre Coriolan: la ministre Guilbault interpellée

Près d'un an après le début de l'enquête sur le décès de Pierre Coriolan, abattu par les policiers en 2017, «l'inaction» de la ministre de la Sécurité publique pour faire adopter un règlement afin que l'État prenne en charge les frais juridiques de la famille est dénoncée par un organisme.

«Par son inaction depuis son arrivée en poste en octobre 2018, la ministre Geneviève Guilbeault a carrément laissé tomber la famille de M. Coriolan. C'est une vraie honte», a indiqué vendredi la porte-parole de la Ligue des droits et libertés (LDL), Lynda Khelil, par communiqué.

Pierre Coriolan a été abattu par des policiers du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) le 27 juin 2017. L'homme de 58 ans était en crise et armé de tournevis quand les agents se sont présentés dans un appartement de la rue Saint-André, dans l'arrondissement de Ville-Marie, où il faisait du tapage.

L'utilisation d'un pistolet à impulsion électrique et de balles de caoutchouc n'ayant pas réussi à le maitriser, les policiers ont ouvert le feu en direction de la victime, qui est décédée à l'hôpital.

«Cela fait près de huit ans que l'État se dérobe à son devoir de garantir une représentation juridique juste et équitable aux familles des personnes tuées lors d'interventions policières», a indiqué vendredi, par communiqué, la porte-parole de la Ligue des droits et libertés (LDL), Lynda Khelil.

L'organisme a demandé l'adoption de ce règlement afin que la famille reçoive un soutien financier d'ici la quatrième semaine d'audiences.

«L'adoption rapide de ce règlement est d'autant plus importante que l'on sait qu'une autre enquête publique doit également avoir lieu en 2021, cette fois-ci sur le décès de M. Koray Kevin Celik, tué par le SPVM lors d'une intervention policière à son domicile en 2017», a précisé la porte-parole.

La Ligue des droits et libertés avait fait savoir en août dernier que la Ville de Montréal aurait déboursé 190 000 $ pour la représentation des policiers impliqués alors que la famille aurait reçu 5000 $ d'aide.

«Cela démontre clairement la disproportion effarante qui existe entre le soutien important que l'État donne aux policiers et l'absence de considération, de respect et de soutien à l'égard des familles des personnes tuées aux mains des agents de l'État», a affirmé Mme Khelil.

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