La désobéissance civile : Lettre ouverte lue lors de l'assemblée publique contre la brutalité policière le 15 mars 2023 à Québec

La désobéissance civile : Lettre ouverte lue lors de l'assemblée publique contre la brutalité policière le 15 mars 2023 à Québec.

Dans un esprit d’amitié et de solidarité, l'assemblée publique du 15 mars 2023, journée phare de la semaine internationale contre les brutalités policières, rend hommage aux Premiers Peuples de ces lieux. Étant à la croisée du Nionwentsïo du peuple Huron-Wendat, du Ndakina du peuple Wabanaki, du Nitassinan du peuple Innu, du Nitaskinan du peuple Atikamekw et du Wolastokuk du peuple Wolastoqey, nous honorons nos relations les uns avec les autres.

Notre monde est en crise. Nous sommes la voix des opprimés. Nous sommes personne. Nous n’avons pas de nom. Nous sommes contre les brutalités policières. Nous sommes l’écho de la voix que ceux qui n’ont en pas. Notre prise de parole est anonyme, nous ne voulons pas être reconnus. Nous ne sommes qu'un porte-voix, nous ne sommes qu'un outil qui sert à faire entendre un message plus grand qui dépasse notre propre existence. Le message de ceux qui sont à terre, la gorge coupée par le genou du corps policier. Georges Floyd. Le message des femmes autochtones disparues, amenées loin de leur ville, abusées par des agents de la SQ. Cindy Ruperthouse.

À tous ceux et celles dont la souffrance est passée sous silence. Nous tenons à offrir notre solidarité. Nous sommes unis par cette souffrance, car nous souffrons tous. Et quand nous souffrons, c'est en tant qu'humains, solidaire et combatif. Résistant par la désobéissance.

Nous encourageons toutes les victimes des brutalités policières à se lever et à crier haut et fort pour briser le silence.
Nous invitons fortement tous les témoins de brutalités policières à se lever devant l’injustice qui se déroule sous leurs yeux ! Faîtes preuve de solidarité envers vos sœurs et vos frères, rejoignez-nous et brisez le silence !

En ces temps de crise, le silence est complice des violences. Voir sans réagir, c’est se ranger du côté des agresseurs, des décideurs, des pourfendeurs de notre liberté et des responsables de la crise actuelle.

Refusons de porter allégeance à un gouvernement qui dans sa tyrannie démontre son incapacité à justifier des actes notoires et intolérables de brutalités policières.

En ces conditions, désobéir n'est pas seulement un acte révolutionnaire, mais un devoir moral.

Il existe des lois et des institutions injustes : Est-ce que l'on va consentir à leur obéir ? Est-ce qu’il faut leur obéir jusqu’à que l'on soit arrivé à notre but ? Ou allons-nous leur désobéir sur-le-champ?

En général, sous un gouvernement comme le nôtre, les gens croient qu’il est de leur devoir d'obéir et d’attendre que la majorité trouve raison, d'attendre que nos élus fassent le travail et d'attendre que les lois vont changer si l'on sait attendre... Mais l'histoire du Québec démontre que c'est faux et que c'est en désobéissant que des avancées sociales et environnementales concrètes ont lieu. C'est en désobéissant que l'on combat l'injustice.
C'est en désobéissant par résistance que l'on combat l'oppression.

Il est faux que de croire que la résistance est pire que le mal. Et si cela s'avère vrai, c’est la faute du gouvernement qui restreint la résistance par la violence et les brutalités policières.

C’est lui le responsable.

Pourquoi n’est-il pas plus disposé à prévoir et à accomplir des réformes sociales et environnementales ? Pourquoi n’a-t-il pas d’égards pour les minorités victimes du racisme systémique ?

Le gouvernement ne nous encourage pas à défendre nos droits ! Au contraire, il s’empresse de camoufler ses écarts avec de fausses promesses qui n’aboutissent jamais en action.

Le refus du gouvernement de mettre en place la volonté du peuple est un crime contre la démocratie.

Le refus du gouvernement de prendre action pour aider le peuple à avoir accès à des logements sûrs, à des salaires suffisants pour vivre, à des soins de santé mentale, à l’éducation et à la sécurité alimentaire est un crime contre la justice et l’égalité ! C'est un crime contre l'humanité et une atteinte fondamentale à la vie sur terre !

Un gouvernement qui agit de la sorte n'a pas de raison d'être.

On ne peut pas penser à abolir la police sans avoir de projet révolutionnaire.

Si « Le gouvernement le meilleur est celui qui ne gouverne pas du tout » alors, lorsque les humains y seront préparés, ce sera le genre de gouvernement qu’ils auront.

La maire Bruno Marchand dit se soucier du manque de confiance envers les forces de l’ordre, mais il suffit de revoir l’histoire de Québec pour comprendre que nous ne pouvons et nous n’allons pas lui faire confiance sans qu’il nous prouve que le peuple peut lui faire confiance. Le mouvement de protestation en cours contre les brutalités policières est indéniablement historique.

La ville, le gouvernement et toutes les institutions publiques sont responsables de nous offrir une ville sécuritaire pour que nos communautés puissent s’épanouir. Mais, la ville et le gouvernement continuent à investir dans des institutions qui historiquement ont violenté nos communautés.

22 millions de dollars pour un nouveau poste de police dans Saint-Roch qui connait toujours des dépassements de coûts. La ville construit un bâtiment luxueux pour les forces policières alors que la crise du logement fait ravage dans le quartier ! C’est inacceptable !

Ce bâtiment était en ruines, il ne devait que tomber et la ville de Québec et le gouvernement du Québec continuent d’investir. Selon Radio-Canada, le coût total de cette réorganisation policière est de 124 millions de dollars. Ce sont 124 millions de dollars de nos poches qui ont été sacrifiés. Au lieu d'offrir des logements sûrs, des salaires suffisants pour vivre, des soins de santé mentale, une éducation et une sécurité alimentaire, ce montant faramineux a été utilisé pour financer une organisation policière qui discrimine ceux qui sont dans le besoin.

Pour qui vos élus travaillent-ils vraiment ?

Nous nous adressons à eux ! Bruno Marchand ! François Legault ! Travaillez-vous pour le peuple, nous qui vous avons élus ! Ou travaillez-vous à vous en protéger derrière vos chiens de garde qui sont prêts à nous mordre alors que nous sommes déjà à terre ?

Chers lecteurs, nous nous adressons à vous : qui vous protège de la police ? Vous êtes la solution !
Nous sommes plus fort ensemble ! Ils ne nous tairont jamais.
Vous êtes le changement !

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