Les gangs de rue sont une création de la police, dit un livre

Le phénomène des «gangs de rue» à Montréal a émergé dans les années 1980 à cause de la police comme une conséquence d’un racisme antinoir, violent et évident de la part de la société montréalaise blanche. C’est ce qu’avancent l’ancien chef de gang et propriétaire du prêteur sur gages Cash Content dans Hochelaga, Maxime Aurélien, et le professeur agrégé de l’Université Concordia, Ted Rutland, dans un entretien avec Métro à propos de leur nouveau livre retraçant l’histoire des Bélanger, le premier gang haïtien à Montréal.

L’ouvrage, intitulé Il fallait se défendre, offre une contre-histoire de la perspective des «gangs» haïtiens des années 1980, pour qui la violence qu’ils subissaient à Montréal les forçait à se défendre en groupes, contrairement à la conception comprise par le grand public qui faisait d’eux des criminels violents et organisés. Cette perception découle plutôt du racisme ambiant de l’époque, vécu par la population noire à travers la brutalité policière et alimenté par une couverture médiatique défavorable à leur endroit.
«On était juste une gang d’amis»

«Mon père avait un restaurant sur la rue Bélanger, près de l’école Sainte-Bernadette et du parc situé entre la 16e et la 19e avenue [dans Rosemont-La Petite-Patrie], et c’est dans ce parc que ma gang d’amis et moi jouions au basket ou au soccer, d’où pourquoi on s’est fait surnommer « les Bélanger », raconte Maxime Aurélien. J’avais environ 15 ou 16 ans à l’époque, et le racisme était très présent: on entendait le mot en N tous les jours et les policiers nous harcelaient tout le temps. Ils ont commencé à nous appeler « des gangs de rue », et nous étions définitivement la cible de racisme, que ce soit au parc, dans les clubs en ville ou quand on prenait le métro. À un moment donné, il fallait se défendre.»

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