Les violences policières dans la presse écrite : les mots de trop et les mots qui manquent

Si les gilets jaunes et la lutte contre la réforme des retraites sont des mobilisations en partie différentes (située à la périphérie du champ politique pour les premiers, encadrée par les syndicat pour l’autre), leur répression apparaît, elle, similaire. Pas seulement par la violence des forces policières, de plus en plus militarisées, de moins en moins contrôlées, mais aussi par la violence verbale et ces mécanismes désormais bien connus de dénégation des exactions subies par les manifestant-es et de diabolisation de ces derniers. Pour mieux comprendre lesdits mécanismes, que Gérald Darmanin, le Ministre de l’Intérieur, tente de pousser à l’extrême, espérant que les médias suivront unanimement, il importe de revenir à l’analyse précieuse de Pauline Todesco. Si les analyses du mouvement des Gilets Jaunes ont été nombreuses, peu ont étudié leur traitement médiatique en profondeur, ce que fait précisément Pauline Todesco, qui nous livre ici les résultats d’un mémoire universitaire réalisé à l’IHECS de Bruxelles. Elle y déroule une démonstration implacable, sur la base d’une analyse quantitative et qualitative de discours portant sur trois journaux. Elle apporte ainsi une contribution précieuse à l’analyse du rôle des médias dans la légitimation du pouvoir, dont les violences sont cachées ou minimisées, tandis que les mobilisations – ici celle des Gilets Jaunes - se voient constamment renvoyées à une « violence » qui, elle, est hyperbolisée.

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