Par Alexandre Popovic

La Commissaire à la déontologie policière et le Tribunal administratif de déontologie policière ont rendus leurs décisions
Et ils ont tous deux décidés de rejeter la plainte que j’ai déposée en lien avec le décès de Nicholas Gibbs, le père de trois jeunes enfants décédé à l’âge 23 ans, le 21 août 2018, sous les balles de l’agent du SPVM Philippe Bertrand, matricule 5846
On se rappellera qu’une bonne partie de l’intervention avait d’ailleurs été filmé par un citoyen dans une vidéo encore accessible sur YouTube
Dans cette vidéo, on peut voir le constable Bertrand et ses collègues policiers Alain Beauséjour, matricule 6765, et Paul Moarcas, matricule 7012, intervenir auprès de Nicholas Gibbs
À aucun moment, les 3 flics n’ont adapté leur intervention pour tenir compte qu’ils avaient visiblement affaire à un citoyen vivant un épisode intense de détresse psychologique
Mais rien ne va leur arriver car le système a décidé qu’il n’y avait pas là de faute déontologique
Dans la vidéo, on entend les 3 flics gueuler des ordres en français à Nicholas Gibbs alors qu’ils interviennent pourtant dans un quartier à prédominance anglophone, soit NDG
Mais rien ne va leur arriver car le système en a décidé ainsi
Lorsque l’agent Bertrand ouvre le feu, trois des cinq balles qu’il tire atteigne Nicholas Gibbs dans le dos, comme le démontre le rapport d’investigation du coroner
Mais rien ne va lui arriver car le système en a décidé ainsi
Ensuite, les 3 flics attendent pas moins de 3 minutes avant de débuter les manœuvres de réanimation sur Nicholas Gibbs, alors allongé et immobile sur le boulevard de Maisonneuve, comme le démontre des documents opérationnels du SPVM obtenus par la Commissaire à la déontologie policière
Mais rien ne va leur arriver car le système en a décidé ainsi
Lorsque le BEI annonce le déclenchement d’une enquête sur ce tragique événement, le communiqué prétend que la victime « aurait foncé vers les policiers avec un couteau » alors que la vidéo montre plutôt Nicholas Gibbs en train de marcher sans se presser, s’arrêtant même par moments, avant qu’il ne soit atteint par les balles de l’agent Bertrand
Il y a donc eu désinformation mais rien ne va arriver à ceuze qui en sont responsables car le système en a décidé ainsi
Enfin, une lettre de la directrice du BEI adressé au directeur du SPVM de l’époque, Matrin Prud’homme, a révélé que plusieurs flics du SPVM avaient dérogé à leurs obligations réglementaires en lien avec le déclenchement d’une enquête du BEI
Mais rien ne va leur arriver car, bien entendu, le système en a décidé ainsi
Ma plainte en déontologie policière a donc été rejetée sur toute la ligne
C’est vraiment ça qu’ils appellent la justice ?
Elle est où la justice pour Nicholas Gibbs dans tout ça ?
Moi, j’en vois aucune
Je vois juste des tas de flics qui s’en tirent impunément, encore une fois, malgré l’évidence des nombreuses fautes commises