Agression sexuelle: la victime alléguée d’un ex-policier livre un récit poignant

Un ex-policier de la Sûreté du Québec (SQ) est accusé d'une agression sexuelle qui serait survenue il y a plus de 30 ans à sa pourvoirie située à La Tuque.

« Monsieur est un ex-policier de la SQ, moi j'ai 16 ans. Là je me dis que de l'accuser [...] c'est comme David contre Goliath. J'ai pas de poids moi, vu que lui il a de la notoriété dans la communauté », a laissé tomber en larmes la plaignante, qui témoignait vendredi au procès de Michel Scalzo.

On ne peut identifier celle-ci en raison d'un interdit de publication qui vise à protéger son identité.

Cette dernière a livré un récit émotif dévoilant ce qu'elle aurait subi aux mains de celui qu'elle considérait comme une sorte de « figure paternelle ». Elle a, notamment, raconté comment elle a sombré dans l'enfer des drogues et de l'alcool après les événements allégués.

Elle a porté plainte en 2019, entre autres inspirée par le mouvement #MeToo.

Demande d'aide

Elle a indiqué être entrée en contact avec lui en 1989, alors qu'elle vivait des difficultés familiales.

« La seule et unique fois dans ma vie que j'ai demandé de l'aide, c'est à lui, et au lieu de m'aider il en a profité pour m'agresser », a difficilement articulé la femme.

Elle a relaté que lors de cette soirée, M. Scalzo lui aurait préparé à souper et lui aurait offert du vin, qu'elle a bu. Ils ont discuté et à un moment, il lui a demandé de s'asseoir sur ses genoux.

Mal à l'aise, elle a refusé au début, mais a fini par céder face à son insistance. Au bout d'un court laps de temps, elle a décidé d'aller se coucher, a-t-elle indiqué au juge Simon Ricard.

Mais plus tard, elle a dit s'être fait réveiller par M. Scalzo, qui était alors nu.

« Il disait : "Laisse-toi faire, je te ferai pas mal" », a sangloté la présumée victime.

Pas dormi de la nuit

L'accusé aurait alors agrippé ses parties génitales et ses seins, tandis que la jeune femme se serait ardemment débattue pour se sortir de son emprise.

Il serait finalement tombé du lit après plusieurs coups de pied.

La plaignante a ensuite affirmé qu'elle n'avait pas été capable de fermer l'œil de la nuit, de peur qu'il tente de nouveau de l'agresser.

Le lendemain, il serait allé la reconduire en lui mentionnant de ne parler à personne de ce qui serait arrivé.

« Je voudrais l'entendre qui s'excuse, parce que ça a vraiment "scrapé" ma vie », a mentionné la femme.

Le procès de Michel Scalzo va se poursuivre le 25 octobre prochain.

Categories

Corp policier (SPVM, SQ, GRC, agent de la STM, etc): 

Type de document: 

dossier: